Propriété familiale de la famille du COUËDIC de KERÉRANT le Château de Condillac est privé (et qui ne se visite pas). Il appartient à la même famille depuis 1453.
Le Château de Condillac et ses abords sont classés par arrêté ministériel du 23 mars 1981. Le site classé est complété par un grand site inscrit de 398 hectares institué par arrêté ministériel du 31 décembre 1980. La salle dite “de priam” est quant à elle protégé au par un classement titre des monuments historiques par arrêté ministériel du 24 août 1976.
Champollion-Figeac a décrit en ces termes le Château de Condillac dans sa notice “L’histoire du Château de Condillac” (Editions E.J.Savigné Vienne, 1879) dont voici un extrait:
“Le Château se compose de trois parties distinctes; une très ancienne, terminée, du coté sud-est, par un donjon carré dominant tous les autres bâtiments; une autre plus récente qui est de l’époque des Blacons; enfin, une troisième partie est l’oeuvre toute moderne de Madame la Contesse d’Andigné.
La salle basse du Château de Condillac, dans laquelle on peut entré par l’ancien pont-levis, a été peinte vers 1609, ainsi que l’indique les armoiries qui couronnent la porte de cette grande salle, et qui sont celles des Priam, des d’Arnaud de Forez de Blacons, des Latour Gouvernet et des Mirabel. La description et l’explication des sujets peints fresque, que Madame la Comtesse d’Andigné a fait restaurer et exécuter avec tant de soin, nous font connaitre quelques-unes des traditions legendaires relatives cet ancien manoir; elles ont été inspirées par les principaux évènements de la guerre de Troie. Dans la Gaulle poltique, Marchangy adopte toutes ces traditions, en s’auturisant des souvenirs qui se rapportent la fondation de la colonie grecque de Marseille. Nous aurons l’occasion de parler de ces diverses légendes, en rendant compte, dans cette Revue, de deux éditions extrêmement rares du poème de Pontaymerie, sur les trois Princes de la ville de Montélimar.
M. Lacroix, archiviste du département de la Drôme, dans sa notice sur Condillac, cite des titres anciens, qui retracent l’histoire de cette seigneurie. Les faits les plus importants pour nous, mis en évidence par ces documents, sont:
1) L’achat du Château de Condillac, en 1453, par un membre de la famille Priam, moyennant la somme énorme pour ce temps, de 400 écus d’or et le droit de haute, moyenne et basse justice;
2) Le mariage de Loyse de Priam, avec le seigneur de Forez-Mirabel-Blacons, qui eut lieu en 1592; ce fut en vertu du contrat d’alliance de ces deux familles que le Château de Condillac arriva dans la maison de Blacons;
3) La possession, avec toutes leurs tenaces et dépendances, des deux seigneuries de Mirabel et de Blacons, qui étaient situées, la première, dans la vallée de la Drôme près d’Aoust, et la seconde, dans la commune de la Roche-St-Secret (Drôme). Cette dernière seigneurie avait été longtemps protégée par un manoir féodal que les Lesdiguires fit raser, dans un moment où la renommée des seigneurs de Blacons lui causait quelques inquiétudes, pendant les guerres de religion en Dauphiné.
Madame Oneïda de Blacons, dernière du nom, comtesse d’Andigné, bien qu’appartenant aujourd’hui de droit la province d’Anjou, par son mariage avec le général comte d’Andigné, pair de France, a abandonné ses deux fils le soin de conserver les traditions et les manoirs de la lignée paternelle, situés dans cette province, et elle s’est reservée la restauration et l’embellissement de son château de Dauphiné. Ces deux fils sont: le général marquis d’Andigné, sénateur de Maine-et-Loir, qui se rattache aussi la Provence, par son mariage avec Mademoiselle de Barbentane, et le comte Amédée d’Andigné, qui a appartenu quelques temps au corp diplomatique français et a épousé Mademoiselle de Croix.
Parmis les membres illustres de la Maison de Blacons, dont les peintures du Château de Condillac et les poèmes de Pontaymerie nous retracent les hauts faits, nous devons citer, en premier lieu: Thibaut de Blacons, qui prit une part glorieuse la croisade contre les maures d’Espagne en 1211; ensuite viennent Hector de Forez, Pierre d’Armand et Alexandre de Forez de Blacons, qui brillèrent aux batailles de Cérisoles, de Ravenne et de Chomérac; enfin, un député de la noblesse aux Etats de Dauphiné et aux Etats généraux, qui fut le dernier marquis de Blacons. Henri-François-Lucrétien, marquis de Blacon, est représenté au moment où il déclare, aux Etats généraux, qu’il se réunit au Tier Etat pour la vérification des pouvoir; la séance a lieu dans l’église St-Louis de Versailles, le 22 juin 1789. Les généalogistes ajoutent ces noms, des chevaliers de Maltes, un chatelain de Pisançon, nommé par Louis XI, etc.
Les tombeaux des dames de Priam et de Blacons se voyaient, avant la révolution, dans les églises de Romans, de Montélimar et d’Orange. L’habile artiste italien, chevalier Ruspi, aujourd’hui défunt, qui a restauré, avec une scrupuleuse fidélité, les peintures anciennes de Condillac, a aussi exécuté avec talent des fresques nouvelles; il appartenait l’académie de Rome, chargée par le Pape de conserver et de restaurer les palais apostoliques.”